Sous ses allures de gros dur, le molosse cache parfois un caractère très attachant et tendre. Nombre des chiens de cette race ont cependant gardé, enfouie en eux, une certaine charge des dispositions combattives de leurs aïeux. C’est précisément pour canaliser un éventuel débordement de cette réserve d’énergie que l’éducation des molosses et autres gros chiens doit être faite avec rigueur. Et ce, le plus tôt possible. Le point.
Préparer le terrain dès la naissance
Il n’est pas exagéré de dire que l’éducation du molosse se fait dès sa naissance. Lui procurer un environnement adapté, dès ce moment, se trouve en effet à la base d’une éducation efficace. La portée sera idéalement accueillie dans un environnement qui soit stimulant pour les chiots, tout en leur fournissant un sentiment fort de sécurité. L’idée est de « taire » le développement de mécanismes de défense inadaptés. Dès ses premiers jours, les chiots molosses doivent pouvoir reconnaître et s’accommoder des différents stimuli qu’ils sont amenés à percevoir dans leur future existence de chiens des villes. L’environnement de la portée doit la familiariser avec toutes sortes de bruits intempestifs : claquement de porte, bruit de l’aspirateur ou de la débroussailleuse, klaxons de voitures, etc. Il ne faut pas, non plus, attendre longtemps après la naissance – entre la 2ème et la 12ème semaine, idéalement – pour familiariser les petits chiots à la présence des autres animaux de compagnie du ménage. Il vous faudra particulièrement soigner cet aspect de l’éducation si votre famille est amenée à côtoyer le bétail des campagnes. L’objectif principal de toutes ces premières démarches est de développer l’assurance du chien et de lui enlever tout sentiment de peur. C’est ce dernier, effectivement, qui crée la plupart des comportements agressifs.
Premiers pas de l’éducation rigoureuse à 2 mois
Le moment où le chiot est sevré constitue une période charnière pour le début de sa véritable éducation. Le fait qu’il ne tète plus sa mère l’intègre définitivement dans la société des humains, quand il était seulement cantonné au groupe des chiens auparavant. Les spécialistes des comportements signalent qu’avec ce passage, la façon dont les chiens communiquent tend à se rapprocher un peu plus de celle de ses maîtres. Les chiens développent alors des stratégies fines de séduction ou de défense de territoire, tout en intégrant des rapports de force entre dominants et dominés. C’est de ces constatations objectives que l’on a inféré les principales règles de dressage et d’éducation des chiens.
Quelques règles à respecter pour une éducation réussie
Il importe d’observer 4 règles principales si vous souhaitez réussir l’éducation d’un gros chien ou d’un molosse. En tant que maître, vous devez prendre conscience qu’aux yeux du chien, vous êtes la figure du chef de meute. Adapter votre façon de faire en conséquence est donc impératif pour vous faire entendre et vous imposer. La moindre défaillance dans votre façon d’assumer ce rôle sera instinctivement ressentie par le chien, qui en profitera pour inverser les rôles : ne vous laissez surtout pas attendrir ou dominer par votre animal. La deuxième règle est de maîtriser ses propensions à la morsure avant ses 3 mois, et ce, de façon définitive. A ce stade, l’animal devra donc être capable de contrôler la pression de sa mâchoire pour différents usages : tenir et rapporter/replacer sa couverture, tenir une balle ou mastiquer un os. Troisièmement, toutes les règles d’obéissance doivent être parfaitement intégrées à 6 mois. S’asseoir, ne pas bouger, revenir, se coucher sont des actes à réaliser sans résistance à cet âge. Le chien doit enfin être habitué à la marche sereine en laisse dans les endroits fréquentés par d’autres personnes que les individus du ménage.
Des bonnes pratiques pour une éducation qui passe
La période d’éducation implique souvent des comportements interdits : adaptez l’environnement pour que le chien les intègre plus facilement. Replacez la poubelle à un endroit surélevé, occupez les canapés et les chaises avec des objets ou placez des barrières devant les pièces proscrites. N’oubliez surtout pas de récompenser le molosse pour ses réalisations et faites en sorte que la rétribution choisie soit vraiment motivante. Évitez, par contre, tout ce qui est manipulation et contrainte physique. Adaptez la longueur des séances d’apprentissage en vous rappelant que la répétition par petits bouts paie plus facilement que les leçons à rallonge. Assurez-vous, enfin, que le chien soit en bonne condition psychologique et physique pour démarrer l’éducation.
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